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Novembre, 2018

La fin de l’année 2018 semble se conjuguer résolument au féminin. Et, j’en suis bien contente ! Après la sortie du manuel scolaire qui ré-intègre les femmes dans la littérature (bravo le Salon des Dames) et le sacre de Catherine Brua qui s’est vu décerner le prix Valrhona du Meilleur Pâtissier de Restaurant du Monde, je m’interrogeais encore sur le peu de cas qui était fait de ces femmes travaillant dans le secteur du chocolat. Je fut donc agréablement surprise de découvrir que le salon du chocolat dédiait un espace entier à ces femmes.

Bien évidement, le salon 2018 me réserva d’autres surprises et de belles rencontres dans l’espace dédié aux bean-to-bar, tree-to-bar, l’espace Japon et sur les stands des pays producteurs.

C’était du 31 octobre au 4 novembre ! Long et court à la fois, Je suis repartie le sac plein de bonnes choses 😁

Des amazones talentueuses 💪

Dans l’imaginaire collectif, la femme est souvent relayée à la position de simple consommatrice. Ne parlons même pas du stéréotype de la femme enceinte et en quête de chocolat. C’était sans compter ces amazones téméraires qui avaient décidé d’en faire leur métier.

Quelques-unes d’entre elles – pas assez à mon goût – étaient représentées dans le Stand Elles du salon. On pouvait y retrouver :

• Vicki Bain, ancienne consultante en environnement et développement durable qui se reconvertit et ouvrit Chocolaza en Belgique
• Ika qui fait le buzz à Tel Aviv (Israël) et dont le palmarès est impressionnant avec plus de 7 silver award et 5 gold award (ika chocolat)
• Hasnâa Ferreira, qui a fait une remarquable reconversion dans l’univers du chocolat et ouvert une boutique « Hasnâa chocolats grands crus »; à Bordeaux ainsi que la Féverie. Elle n’a rien à envier aux autres femmes de la nouvelle garde de chocolatière.
• Mitsuha chocolatier dont le laboratoire est en Seine-Saint-Denis et dont j’espère pouvoir vous en dire plus bientôt.
• Maya Maalouf Kanaan qui, après une première carrière en marketing, se tourne vers le chocolat. En 2014, elle devient la première chocolatière du Moyen-Orient (Liban) à décrocher un Award du Club des croqueurs de chocolat.
• Et aussi, Foucade Paris qui mettait à l’honneur ses collaboratrices féminines.

En naviguant dans les stands, on pouvait aussi rencontrer d’autres figures incontournables du chocolat au féminin :

• Anne-Françoise Benoit, au palmarès incroyable et qui a probablement préparé la voie aux nouvelles étoiles montantes.
• Emiko Sano, élue jeune talent d’Ile-de-France dont la boutique « Les 3 chocolats » est à Paris.
• Alixe Bornon créatrices des Belles Envies dont je vous ai déjà parler dans un précédent article.
• Et, bien d’autres…

Les femmes étaient également à l’honneur lors des différentes conférences de la Chocosphère. Il m’était impossible d’assister à toutes les conférences, mais je retiendrai surtout celle de Chloé Doutre-Roussel. Consultante et CEO de Chloé Chocolat, elle détient une solide expertise et a sensibilisé l’auditoire sur le marché des éclats de cacao (ou nibs, en anglais). On les connait pour agrémenter nos tablettes depuis plus de 10 ans. Désormais, ils apparaissent également dans les plats des restaurant ou encore sont vendus en tant que super-aliments. Bref, elle a « shaké » mes petits neurones et ça fait du bien 😊

France-Asie, un mariage qui dure

Depuis 2016, les chocolatiers en provenance d’Asie, et en particulier du Japon et de Taïwan bénéficient d’une belle visibilité… qui, du reste, est parfaitement méritée.

L’an passé, je vous ai fait découvrir Green Bean To Bar, un chocolatier tokyoïte incroyable. C’est à cause de lui ou grâce à lui que je suis tombée du côté obscure de la force… Depuis, je m’intéresse de plus en plus au bean to bar et tree to bar… Il était temps puisque ce phénomène est né dans les années 2000 aux USA…. J’ai donc presque 20 ans de retard 😅 Green Bean To Bar avait été primé en 2017 et ils ont évidemment remis ça avec une tablette d’origine, en provenance du Nord Pérou.

Côté Japon, j’admire leur aptitude à dépasser les limites et à viser l’excellence. Quant aux chocolatiers travaillant avec des couverturiers, ils innovent via des associations audacieuses. Beaucoup associent, par exemple, chocolat et soja. J’ai d’ailleurs été très surprise par les produits d’Emiko Sano qui a ouvert une boutique à Paris en 2017 et dont je vous reparlerais bientôt. J’ai également été époustouflée par l’élégance de certains stands, notamment celui du taiwanais Yu.

Encore des découvertes 😁

D’après le Syndicat du Chocolat, la tablette reste encore le produit indétrônable du marché du chocolat en France. Je dois dire que, de ce point de vue, je suis un vrai mouton : je n’ai d’yeux que pour les tablettes même si, de temps à autre, je me laisse séduire par un praliné ou une ganache. Vous l’aurez compris, je me suis donc concentrée sur l’espace Cacao-Bean to bar-Equitable.

Parmi les découvertes, il y en avait un artisan que je suivais depuis longtemps sur Instagram : Encuentro. Ce couple propose uniquement des tablettes bean to bar d’exception. Toutes présentent une singularité et la 100% est incroyablement ronde avec une faible astringence et acidité. Voilà de quoi faire changer d’avis la majorité des réfractaires au chocolat noir. Un produit comme celui là ne pouvait qu’être primé. De fait, ils ont décroché l’Award de la meilleure découverte 2018. Bravo !👍👏

J’ai également fait un tour dans les stands des pays producteurs et découvert :

• Axel Emmanuel, un chocolatier ivoirien dont les tablettes ont été adoptées par ses compatriotes et sont désormais présentent dans tous les supermarchés de Côte d’Ivoire. Vive le local !
• Utopick, qui est connu depuis longtemps par les aficionados de bean to bar et qui a fait le voyage depuis Valence, en Espagne.
• Carlotta chocolat ou encore cacao Betulia qui propose trois tree to bar aux profil aromatiques très différents les uns des autres

Le salon, c’était aussi …

Le salon, c’est aussi le lieu de concentration maximum des Meilleurs Ouvriers de France et des nouveaux talents du monde du chocolat. Nul par ailleurs, vous ne trouverez autant de talents au mètre carré. Rien de surprenant à ce que ces 4 journées soient ponctuées de concours de haut vol, avec :

• Les Awards du Chocolat
• Les World Chocolate Masters
• Les International Cocoa Awards

Les résultats sont disponibles en ligne sur le site web du salon du chocolat. Forcée de constater que l’on est encore loin de la parité homme-femme, je reste convaincue que la nouvelle garde de chocolatières renversera la vapeur dans les années à venir. En attendant, voici quelques prix arrachés par nos amazones :

• Anne Signouret a décroché l’award de la meilleure chocolatière
• Le 2ème prix des World Chocolate Master a été décerné à Sauphie Laugel, de la Pâtisserie Laugel à Hochfelden (67)
• Les productrices des fèves Naturo Blanco Pérou que Green Bean To Bar a su sublimer

En résumé

La 24ème édition du salon du chocolat marque un petit tournant dans l’univers du chocolat avec la mise en avant des femmes chocolatières. Les tendances amorcées depuis 3 ou 4 ans se confirment : valorisation des pays producteurs, espace dédié aux bean to bar et, depuis 2 ans, la thématique chocolat healthy. Le salon du chocolat se clôture, je repars avec une belle sélection de tablettes dans mon sac que je vous présenterais dans mon instagram.

Flora

Amatrice de chocolat

Remerciements

Je tiens à remercier toutes ces personnes formidables que j’ai rencontrées lors du salon. J’aurais l’occasion de vous en dire plus au cours de l’année qui vient. Vous l’aurez deviné… Je me lance dans une série de portraits féminins 😉💪 #sororité

Mais pas uniquement ! L’univers du chocolat est trop immense et je vous réserve bien d’autres belles surprises !

Et, hop, une petite liste de remerciements à la Prévert ! Merci à Hasnâa, Chloé, Bénédicte, Maria de Axel Chocolatier, Yu, Juana, Tribar, Monica de Carlotta Chocolat, Géraldine, Delphine, Candice, Christian, Klervi et Sheila ❤😘

Un merci spécial à mon super photographe personnel qui embellie mon blog avec son talent ! 😘